L'année 2003 marquera une date importante pour les quelques anciennes et nouvelles petites communautés écologiques naissantes au Québec, avec la création du Réseau des ÉcoHameaux et ÉcoVillages du Québec.
Une trentaine de personnes enthousiastes participaient dans le vieux Longueuil, à la première assemblée générale le 23 mars 2003, où un conseil d'administration de sept membres a été choisi. Par la suite, une conférence sur la vie dans un écohameau a été prononcée par Pierre Gilbert co-fondateur de l'écohameau du GREB (Groupe de recherche écologique de la Batture) situé dans la Baie des Ha Ha au Saguenay.
InternationalementÖ
Les premières collectivités viables
remontent aux environs des années soixante avec Findhorn en Écosse,
Auroville en Inde et Damahnur en Italie. Il faut dire qu'avec les multiples
succès et échecs survenus, le terme d'écovillage a
été officiellement prononcé pour la première
fois au Sommet de la Terre de Rio en 1992, puis développé
à la Conférence d'Habitat II à Istambul en 1996 avec
la création du GEN (Global Ecovillage Network). Concluant que la
planète était, après l'homme, la plus importante victime
de la course effrénée à la croissance économique,
le concept d'écohameau ou d'écovillage se définit
en rupture avec ce phénomène, et comme une alternative au
modèle traditionnel, où la satisfaction n'est plus recherchée
dans un mode de vie basé sur la consommation, mais dans un lien
plus intime et épuré avec les autres et la nature.
Au Québec,
le début des communautés
Le mouvement a été initié
dans les années soixante dix où plusieurs communes ont vu le jour
un peu partout au Québec, suite à l'émergence du mouvement
hippie. En Estrie, plusieurs déserteurs de la guerre du Vietnam
se sont installés durant cette période développant
ici et là des entreprises paysannes. Plusieurs des déserteurs
sont retournés aux États Unis avec la fin de la guerre. La
grande majorité des communes de l'époque se sont désagrégées
devant les possibilités grandissantes qu'offraient les villes en
terme d'emplois.
Voici la p'tite histoire de trois projets. Vers la fin des années soixante dix, un projet de restaurant coopératif «Le Matin des Magiciens» débute à Montréal. Des gens de ce groupe sont aussi à l'origine des coopératives d'aliments naturels à Montréal, dont celle des «Petits Oiseaux». Autour de l'«Enfanfare», un groupe de musiciens et d'artistes, gravitaient plusieurs personnes de la contre culture du temps, dont François Gourd et Marie Claire Séguin pour n'en nommer que quelques uns.
C'est à ce moment qu'un groupe s'est constitué
en 1979 pour acheter une terre à la Patrie, ce qui allait donner
naissance à la Ferme Mandala. Le groupe constitué de personnes
gravitant autour du restaurant «Le Matin des Magiciens»
acheta une terre appartenant au confondateur de la revue Mainmise, la revue
alternative des années soixante dix. Ce rêve de communauté,
sur 166 acres partagé par une dizaine de personnes, se concrétisa
à la Patrie en 1980. Dans la même période, un autre
groupe issu du resto coopératif «Le Matin des Magiciens» acheta
une terre près de St Lin , à New Glascow dans les Laurentides,
lieu réunissant un collectif de jeunes (SEACL) où se sont
tenus les «Rendez-vous d'août» durant quelques années.
À cette même époque, dans le village de l'Anse St-Jean existait
déjà les «Plateaux COMMUN'Ô'TERRE», une autre communauté
installée sur une immense terre de 540 acres. Un projet de réseau
a d'ailleurs été évoqué, durant cette période
des années 80, entre les Plateaux de l'Anse St-Jean et la Ferme
Mandala pour développer le concept des communautés écologiques,
mais rien de concret ne s'est réalisé à cet époque.